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Ragheb, Abbas et Imad, Trois Histoires d’Altruisme, Ponctuées de Gloire

Résistance

De l’Iran, la révolution, à la Palestine, la cause, tous les regards se dirigent vers la libération inéluctable...


De l’Iran, la révolution, à la Palestine, la cause, tous les regards se dirigent vers la libération inéluctable.

Du village du Liban sud, Jibchit, au village de la Bekaa, Nabichit, on raconte maintes histoires sur les héros de cette terre, les martyrs, toujours présents dans la mémoire collective de notre société…Abbas, Ragheb et Imad en sont les icônes.

Le gardien de la Résistance et le maître de ses martyrs

«Il était le plus humble et le plus actif. On ne sentait jamais qu’il était le chef de la résistance, commandant des milliers de combattants», a indiqué l’imam de la mosquée Al-Qods de Saida, cheikh Maher Hammoud, en se rappelant du Sayyed Abbas al-Moussaoui, ex-secrétaire général du Hezbollah et grand martyr de la résistance.

Selon cheikh Hammoud, Sayyed al-Moussaoui était modeste tout au long de sa vie. Il menait une vie simple, marquée par la discrétion. Une fois, durant une visite à l’imam de la mosquée Al-Qods, éreinté de fatigue, Sayyed Abbas s’assoupit sur le tapis, pour ne pas s’attarder dans son sommeil, puisqu’il n’avait pas le temps de le faire.

« Sayyed Abbas n’était pas le chef des moudjahidines mais un combattant comme les autres, comme un frère. Il suivait leurs nouvelles de près, et s’enquérait toujours de leur état. Il les accompagnait au front ou communiquait constamment avec eux. D’ailleurs, le site de Mlita, un des lieux de confrontation avec l’ennemi au Liban sud, en témoignait ».

Sayyed al-Moussaoui critiquait le train de vie aisée. Selon lui, les oulémas ne doivent être préoccupés par la vie terrestre. On lui a offert une nouvelle voiture blindée, du type Mercedes. Mais Sayyed Abbas l’a refusée, affirmant que ses conditions de sécurité nécessitent qu’il se déplace dans des voitures ordinaires, sinon, il ne les aurait pas utilisées non plus.

D’après Sayyed al-Moussaoui, nul ne pourrait fuir la mort, quelles que soient les mesures de sécurité qu’il prenait.

Son fils, Sayyed Yasser, s’était un jour entiché d’un jouet dans la devanture d’un magasin. Les gardes de cheikh Hammoud le lui achetèrent (le prix ne dépassait pas une dizaine de Livres). Mais Sayyed Abbas s’est excusé auprès du Cheikh, lui affirmant qu’il n’acceptait pas de payer une telle somme pour un jouet, car il voulait élever ses enfants dans l’austérité et la simplicité.

Lors d’une autre visite à cheikh Hammoud, Sayyed al-Moussaoui le trouva endormi. Il refusa de le réveiller, préférant l’attendre, en dehors de sa demeure.

Il ne s’est jamais permis de perdre le temps, comme s’il sentait que sa vie serait courte. Il exploitait tout son temps au service du travail islamique et du Djihad.

Cet homme modeste et bienfaisant à l’égard des croyants, était tenace à l’égard des injustes. Il a prononcé une fois un discours en présence de l’ambassadeur de Russie, qui a quitté le lieu en protestation à ses propos. Sayyed al-Moussaoui a commenté en disant : Nous ne flattons personne. On exprime toujours nos convictions.

Sayyed Abbas était ouvert aux Libanais, et communiquait même avec les responsables des parties adverses.

Cheikh Ragheb et les histoires de guerre et de paix

« L’attachement à nos positions est une arme, alors que la poignée de main avec l’ennemi est une reconnaissance … Mort à Israël ». C’étaient les propos de cheikh Ragheb Harb, connu par cheikh Maher Hammoud, lors de la détention du premier par les israéliens en 1983.

Les deux hommes se sont rencontrés au début de 1982, en Iran et leurs entretiens se sont succédé plus tard au Liban. Durant la guerre civile libanaise, cheikh Hammoud avait attaqué le président Bachir Gemayel. Les services de renseignement israéliens et leurs collaborateurs ont poursuivi cheikh Hammoud, qui a trouvé refuge chez cheikh Ragheb Harb.

Lorsque les fuites d’informations ont fait état du massacre de Sabra et de Chatila, le maire de Jibchit a mis en garde cheikh Ragheb, lui affirmant que les israéliens le recherchaient.

« C’est plutôt cheikh Hammoud qu’ils recherchaient, puisqu’il est originaire de Saida et qu’il entretenait de bonnes relations avec les Palestiniens », a répondu cheikh Ragheb.

Il a recommandé à cheikh Hammoud de se cacher dans une mosquée éloignée. Mais le véritable objectif des Israéliens était cheikh Ragheb. Ils voulaient le terroriser et l’interroger pour avoir mobilisé les citoyens et refusé d’accueillir des soldats israéliens.

Cheikh Ragheb a été arrêté par les Israéliens en février 1983, pour les mêmes prétextes. Mais les forces de l’occupation ont été contraintes de le libérer, sous la pression du mouvement populaire.

Cheikh Ragheb était un homme de bon cœur, humble, proche des pauvres.

L’une des histoires qui le démontre remonte à l’été 1983, lorsque cheikh Ragheb était en visite en Afrique, en compagnie du cheikh Hammoud, afin de prendre part à un congrès. Avant de prononcer son allocution, il a ôté son turban et sa toge de religieux. On l’interrogea sur la raison et il répondit : « Je sens que ma tenue religieuse, suscite un respect exagéré à mon égard ».

Durant cette même visite en Afrique, cheikh Ragheb est sorti de la mosquée où il a trouvé des enfants africains pauvres. Il leur a distribué de l’argent, exprimant son plaisir devant leur enchantement.

Il a passé sa vie en toute austérité et puis est tombé en martyr, parmi les démunis.

Imad et le parcours le plus impressionnant

« Il était l’un des gardiens des frontières, face aux agressions israéliennes au moment où les régimes arabes protégeaient «Israël» et s’acharnaient à liquider la cause palestinienne », a estimé le président du Mouvement culturel au Liban, Bilal Charara, qui connaissait hajj Imad depuis la jeunesse.

Les deux hommes faisaient partie d’un groupe de combattants qui ont insisté à rester à l’est de Bent-Jbeil, près des frontières libano-palestiniennes, jusqu'à l’invasion israélienne laquelle les a obligés à quitter la région, y laissant plusieurs martyrs et blessés.

A la suite du massacre de Sabra et de Chatila, M.Charara est allé vivre dans la Bekaa, où il rencontra, de nouveau, hajj Imad. Ce dernier lui a dit qu’il était venu préparer des explosifs pour une opération martyre qui sera exécutée contre les occupants sionistes. Bilal Charara s’est dit surpris, demandant s’il y avait vraiment des kamikazes de la sorte.

L’opération a été exécutée le 5 février 1985, par le djihadiste Hassan Kassir. Ce fut l’un des attentats les plus douloureux contre les Israéliens. Cette opération a confirmé à ces derniers que de jeunes Libanais consentent la mort dans le but de les chasser du Liban…Et la liste des martyrs s’est ensuite allongée dont, Ahmad Kassir, Bilal Kassir et Ammar Hammoud …

Plusieurs rencontres ont eu lieu plus tard, par pur hasard, entre les deux hommes, jusqu’à l’annonce du martyre de hajj Imad, dont le souvenir est toujours incrusté dans la mémoire de M.Charara. Avec amertume, il se rappelle du jeune résistant, devenu ensuite un grand chef djihadiste qui a marqué de son sceau le monde de la résistance.

Mais selon les propos de M.Charara, les exploits du martyr sont une consolation, en attendant la libération de tous les territoires occupés.

Sur le chemin de la Palestine

« La libération de la Palestine était son ultime souci », a indiqué le représentant du mouvement du «Jihad Islamique» au Liban, Abou Imad Rifai, en commentant la relation de hajj Imad avec la cause palestinienne.

Selon M. Rifai, les réalisations de la résistance de Gaza sont un prolongement des exploits d’Imad Moughnieh qui a réalisé la victoire par ses capacités militaires. « Le martyr Imad affirmait toujours que la Palestine sera, sans doute, libérée de ses occupants », a-t-il ajouté.


Le responsable palestinien souligne la personnalité exceptionnelle de hajj Imad, affable et calme, doté d’une intelligence rare, mais aussi d’une grande fermeté et détermination.

Le responsable des relations internationales du mouvement Hamas, Oussama Hamdan, a pour sa part affirmé que hajj Imad s’occupait personnellement des conditions militaires, voire humaines, des moudjahidines de Gaza et du Liban. Il suivait leur situation de près, partageait leurs souffrances et s’employait à les réduire.

« Je me rappelle toujours de la joie qui l’a envahie lorsque le soldat israélien, Jelaad Chalit a été pris en otage ».

M. Hamadan a déploré la perte causée par le martyre d’Imad Moughnieh, affirmant par contre que l’assassinat des chefs ne signifiait guère la défaite de la résistance, mais qu’il la renforçait pour qu’elle devienne le prodige de l’histoire contemporaine.

Les trois chefs de la Résistance, Ragheb Harb, Abbas al-Moussaoui et Imad Moughnieh, avaient tous les trois les mêmes préoccupations, rêves et objectifs. Ils aspiraient à la libération de la Palestine, suivant la longue voie du djihad. Une Nation, dont les chefs tombent en martyrs, réussira, sans aucun doute, à transformer ses rêves en réalité. D’ailleurs, les rêves de la Nation ne tarderont guère à se réaliser, grâce aux sacrifices consentis par tous les martyrs.


Source: alahednews, traduit par: moqawama.org
 

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