Le verset 37 de la sourate Âle ‘Imrân (La famille d'Imrân) a été révélé au
sujet de l’histoire de Maryam (que la Paix de Dieu soit sur
elle) : « Son
Seigneur accueillit la petite fille en lui faisant une belle réception ; il la
fit croître d’une belle croissance et la confia à Zakariya. Chaque fois que
Zakariya allait la voir dans le Temple, il trouvait auprès d’elle la nourriture
nécessaire, et lui demandait ‘Ô Maryam ! D’où cela te vient-il ?’ Elle répondait
: ‘Cela vient de Dieu : Dieu donne, sans compter, sa subsistance à qui Il veut.’
»
On amena son Excellence Maryam (que la Paix de Dieu soit sur
elle) à la Maison
sacrée (1) afin qu’elle y soit en adoration. Là, elle se trouvait à la charge de
son Excellence Zakariyâ (que la Paix de
Dieu soit sur lui). On y mangeait ni
poulet ni ragout ; on y avait faim, car on y était instruit et éduqué par les
religieux.
Cependant, chaque fois que Zakariyâ (que la Paix de Dieu soit sur lui) venait auprès de son Excellence Maryam (que la Paix de Dieu soit sur elle), dans le mihrab de son adoration, il trouvait auprès d’elle des fruits du paradis et des nourritures spirituelles. Il disait : « Ô Maryam ! D’où viennent ces nourritures quotidiennes qui t’ont été attribuées ? » Maryam (que la Paix de Dieu soit sur elle) répondait : « C’est là de la nourriture céleste qui me vient de la part de Dieu. Dieu donne à qui Il veut de ces nourritures spirituelles, offrant sans compter. » Celui qui évite les interdits et s’abstient de ce qui est douteux recevra son lot de cette nourriture. Celui qui mange de la nourriture illicite verra ses invocations être refusées quarante jours durant et son cœur noircir.
‘Allâmeh Majlesî a rapporté un hadith du livre Al-Kharâ’ij wa al-Jarâ’ih de
Cheikh Sa‛îd ibn Hibatullâh Qotb Ravendî : « Un jour, il advint à
l’Emir des croyants (que la Paix de Dieu
soit sur lui) qu’il n’y ait plus rien chez lui.
Il dit à son Excellence Fâtimah (que la Paix de Dieu soit sur
elle) : ‘Y a-t-il
à la maison quelque nourriture que nous pourrions manger ?’ Fâtimah dit : ‘Non.’
L’Emir des croyants (que la Paix de Dieu
soit sur lui) sortit de la maison et
emprunta un dinar afin de pouvoir acheter quelque chose pour la subsistance
quotidienne et pour arranger ses affaires.
En chemin, il rencontra Miqdâd ibn Aswad, qui se trouvait dans la gêne, tous les membres de sa famille ayant faim. L’Emir des croyants (que la Paix de Dieu soit sur lui) lui donna le dinar. Il se rendit ensuite à la mosquée de l’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) et accomplit avec son Excellence (que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) les prières de midi et de l'après-midi. Après avoir achevé la prière de l'après-midi, l’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur elle) prit la main de l’Emir des croyants (que la Paix de Dieu soit sur lui) et ils se rendirent ensemble chez Fâtimah (que la Paix de Dieu soit sur elle).
Ils virent qu’elle
était en prière dans le lieu dédié à l’adoration, tandis qu’un bol était à
bouillir derrière elle, laissant s’échapper de la vapeur. Lorsque Fâtimah (que la Paix de Dieu soit sur
elle) entendit la voix de l’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille), elle se
leva et salua son Excellence – Fâtimah était l’être le plus cher aux yeux de
l’Envoyé de Dieu. L’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille) lui rendit son salâm, passa sa main sur
la tête de Fâtimah (que la Paix de Dieu soit sur
elle) et dit : ‘Ô Fâtimah,
apporte-nous de ce repas qui est prêt !’
Fâtimah (que la Paix de Dieu soit sur
elle) prit le bol et le déposa auprès de
son père. L’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille) dit : ‘Ô Fâtimah ! D’où t’es venu cette
nourriture ? Jamais jusqu’à présent je n’ai vu de nourriture ayant une telle
couleur, et jamais jusqu’ici je n’ai senti de nourriture ayant un tel fumet, et
jamais jusqu’à maintenant je n’ai mangé de nourriture plus pure et plus licite
que celle-ci.’ Après cela, l’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille) posa la paume de sa main entre
les deux épaules de l’Emir des croyants (que
la Paix de Dieu soit sur lui) et
dit : ‘Ceci vient en échange de ton dinar. Dieu donne à qui Il veut le pain
quotidien, sans compter.’ »
‘Allâmeh Majlesî rapporte également de l’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille) : « C’était une
période de disette et l’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille) avait faim. Fâtimah apporta en cadeau
à son père deux pains ronds et un peu de viande. C’était là sa part qu’elle
n’avait pas mangée, or elle tenait son père pour prioritaire sur elle et fit
montre d’abnégation. L’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur
lui et sur sa famille) renvoya le plateau en direction de
Fâtimah (que la Paix de Dieu soit sur
elle) et dit : ‘Ô lumière de mes yeux,
viens et apporte le plateau.’
Fâtimah (que la Paix de Dieu soit sur elle) souleva le couvercle et vit qu’il y avait quantité de pain et de viande. Elle fut saisie de stupeur et comprit que cette nourriture était descendue de la part de Dieu le Très-Haut. L’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) dit : ‘Ô Fâtimah ! D’où apportes-tu cette nourriture ?’ Fâtimah (que la Paix de Dieu soit sur elle) dit : ‘Cette nourriture était auprès de Dieu, or Dieu offre le pain quotidien à qui Il veut, sans compter.’
L’Envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) dit : ‘Louange à Dieu qui t’a faite semblable à la maîtresse des femmes des Banî Isrâ’îl.’ L’envoyé de Dieu (que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) fit appeler Alî ibn Abî Tâleb (que la Paix de Dieu soit sur lui), al-Hassan (que la Paix de Dieu soit sur lui), al-Hussein (que la Paix de Dieu soit sur lui) et tous les Gens de la Demeure (que la Paix de Dieu soit sur eux). Tous mangèrent et furent rassasiés.
Cette nourriture restait pourtant dans son état initial et Fâtimah la partagea entre les voisins. »
En effet, il y a sans doute pour le visage céleste qui a faim et soif en vue de satisfaire Dieu l’Honoré et le Glorieux, une nourriture céleste ainsi qu’une eau limpide et digeste.
(1) Bayt al-moqaddas, le temple de Jérusalem.