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Le Dernier Azan

Semaine De Masjed

Après la mort du Saint Prophète, sa fille unique, Fâtimah al-Zahrâ’ avait ressenti durement la disparition de son père ...


Après la mort du Saint Prophète, sa fille unique, Fâtimah al-Zahrâ' avait ressenti durement la disparition de son père bien-aimé, et elle tomba peu à peu malade. Et lorsqu'elle apprit que Bilâl était de retour à Médine, elle exprima le désir de l'entendre réciter l'azan de nouveau.

Alors que l'heure de la prière de midi s'approcha, le muezzin du Saint Prophète monta sur le toit de la Mosquée et se mit à faire l'azan avec sa haute voix comme il le faisait il n'y avait pas si longtemps. Il commença par le premier slogan de l'azan: «Allâhu Akbar!».

En entendant la voix de Bilâl, le premier muezzin du Saint Prophète, les gens de Médine sortirent de leurs maisons et se dirigèrent vers la Mosquée. Tout le monde se demandait comment Bilâl avait-il été amené à faire l'azan de nouveau après la disparition du Saint Prophète.

Quelques minutes plus tard une foule se rassembla à la Mosquée et Bilâl continua à réciter l'Appel à la Prière.

Lorsque Fâtimah entendit la formule, "Allâhu Akbar" dans sa maison, elle se rappela les jours glorieux et agréables de l'époque de son père.

Aussi poussa-t-elle un soupir et donna-t-elle libre cours à ses larmes. Ses enfants ne tardèrent pas à la rejoindre dans sa lamentation. Et lorsque Bilâl prononça le deuxième slogan de l'azan: "Ach-hadu an-là ilâha il-lallâh" (j'atteste qu'il n'y a de Dieu qu'Allah) Fâtimah pleura encore plus amèrement. Mais lorsque Bilâl allait prononcer le troisième slogan qui évoquait le nom du Saint Prophète, elle perdit connaissance sous l'effet de sa grande affliction. On fit donc signe tout de suite à Bilâl d'arrêter l'azan, car la vie de Fâtimah était en danger.

Les gens rassemblés près de la Mosquée et dans les rues avoisinantes, et plongés dans un climat de ferveur, revinrent subitement à eux-mêmes et se demandèrent ce qui se passait lorsque Bilâl avait interrompu l'azan.

Bilâl qui ne tenait plus à vivre en raison de la pression des épreuves qu'il subissait, était prêt à jouer un rôle de formateur et de mobilisateur au sein du peuple. Aussi s'appliqua-t-il à mobiliser les gens contre l'administration califale par les discussions et les débats.

Les gens devenus conscients de ce qui n'allait pas commencèrent à soulever des objections et lancer des slogans protestataires contre la politique gouvernementale. Les agents du gouvernement, craignant que ces protestations ne dégénèrent en troubles incontrôlables, firent irruption dans la Mosquée, arrêtèrent Bilâl et le bannirent à nouveau en Syrie.

Après son second exil, Bilâl ne pouvait plus aller se recueillir devant la tombe du Saint Prophète, parce que le gouvernement le soumit à une étroite surveillance et les agents du pouvoir suivaient ses moindres mouvements, partout où il allait. Il n'avait donc que la possibilité de se tourner vers la direction de la tombe du Messager d'Allah pour lui adresser ses complaintes et lui confier ses chagrins.

Dès son arrivée à Damas pour un second exil, Bilâl fut très irrité en raison des conditions difficiles dans lesquelles il avait été mis. En effet, il vivait à Damas sous une pression gouvernementale intense et permanente. Il était très rare et très difficile qu'on puisse le voir, et il vivait presque toujours seul. Il finit par trop souffrir de cette solitude et mourut bientôt.


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