Sommes-nous prêts pour la grandiose invitation divine? suffisamment purifiés des péchés par la demande de pardon, pour recevoir les effluves de la Miséricorde divine?
Curieusement, cette grande invitation au Banquet divin qui se répète chaque année, commence par le jeûne. Est-ce une charge, une aumône, une compensation que Dieu nous impose pour pouvoir être acceptés à Sa Table?
Le grand savant Tabrîzî dit, à propos du jeûne dans son livre «al-Muraqibât », qu’il est un cadeau que Dieu offre à Ses serviteurs et aux croyants et qui, à lui seul, implique un remerciement. Le jeûne n’est pas une charge mais un honneur octroyé par Dieu à Ses serviteurs.
Car la faim et la soif que nous ressentons pendant le mois de Ramadan fournit au cœur une pureté, une limpidité qui crée un terrain favorable à la réflexion en tant que la réflexion durant une heure est meilleure qu’une année d’actes d’adoration.
Elle est une sorte de retour vers le for intérieur, vers l’esprit, vers le cœur. C’est alors qu’apparaissent les vérités avec clarté et que s’ouvre une porte de la sagesse..
Vient alors la question : réfléchir sur quoi? sur l’âge, en tant qu’il est le principal capital de l’individu, l’intermédiaire de la réalisation de l’ensemble des biens qui assurent la félicité éternelle? sur la mort, sur la traversée de ce monde, sur le moment de la sortie de l’esprit du corps et de la rencontre avec l’Ange de la mort, sur notre état alors? sur le noble Coran, sur le sens des mots et sur comment profiter des sagesses qu’il renferme? sur l’Imam al-Mahdî (Qu'Allah hâte son réapparition) et sur le sens de la wilayah?
Ou encore réfléchir sur les invocations que l’on récite durant le mois de Ramadan, qui sont d’une richesse incomparable? Par exemple, l’invocation des « Actes nobles de la morale » de l’Imam as-Sajjâd (paix sur lui) dans laquelle nous demandons à Dieu de nous « revêtir de la parure de la piété ». Que veut dire la piété?
On y apprend qu’il ne s’agit pas seulement de faire les choses obligatoires et de s’abstenir de celles interdites, mais aussi de répandre la justice dans la société, partager les richesses parmi les gens, ne pas se mettre en colère, ne pas dépasser les limites, réconcilier les gens, faire connaître les bonnes choses et dissimuler les mauvaises.. Voilà ce que Dieu attend de nous quand Il nous prescrit le jeûne durant ce mois : ﴾peut-être deviendrez-vous pieux﴿ Sourate La Vache[2:183].
Le mois de Ramadan est le mois du repentir par excellence, de la purification et de la soumission du cœur et de l’esprit à la Volonté divine. Serons-nous meilleurs à la fin de ce mois, aptes à recevoir le Cadeau divin de l’Aîd al-Fitr?
* Source: www.lumieres-spirituelles.net, N°40 – Ramadan 1433 – Juillet-Août 2012