Ayant été autorisé à prendre les armes contre ses ennemis, le Prophète organisa de petits groupes parmi ses fidèles partisans et les envoya en éclaireurs pour surveiller les activités des Mecquois et notamment le mouvement des caravanes sortant de la Mecque ou y retournant. Bien que le Prophète ait enjoint formellement à chaque groupe d'éviter toute violence non nécessaire, il était très improbable qu'aucun groupe n'aurait d'accrochage avec les Quraych.
Ainsi, un petit groupe de huit ou douze hommes fut envoyé à Nakhlah, un endroit entre la Mecque et Tâ'if, pour recueillir des informations sur le passage des caravanes par ce lieu1. Ces hommes eurent un accrochage avec quatre Mecquois transportant des raisins secs de Tâ'if à la Mecque. L'un des Mecquois - un noble distingué, nommé 'Amr Ibn 'Abdullâh - fut tué, un autre s'enfuit, et les deux derniers furent capturés indemnes et amenés au Prophète. Le groupe en question s'était trompé sur la date du jour de l'accrochage, en croyant que c'était le dernier jour de Jamadî II, alors que les Mecquois affirmaient que c'était le premier jour du mois sacré de Rajab durant lequel toutes formes d'hostilités étaient interdites. L'action fut donc considérée comme une violation de l'immunité de ce mois sacré.
Le Prophète se fâcha contre Abdullâh Ibn Johach, le chef du groupe, pour avoir manqué de respect pour le privilège sacré, et dédommagea la famille de la personne tuée. Entre-temps, le Prophète eut une révélation qui tendait à justifier l'action par le fait de l'éloignement des croyants de l'édifice sacré, la Ka'bah, dû à la méchanceté des Quraych. Plus tard, l'un des deux prisonniers, qui étaient encore détenus, embrassa l'Islam et resta à Médine, alors que l'autre fut relâché contre paiement d'une rançon.
* Source: www.sibtayn.com
1- Al-Tirmithî, al-Hâkim cité par al-Suyûtî, p. 173.