C'est en 1952 que Sayed Abass al-Moussaoui
vit le jour à Chiyah, dans la banlieue sud de Beyrouth, zone des plus
déshéritées du Liban.
Depuis son enfance, ce descendant de la famille du prophète de l'Islam Mohammed
(Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) fut connu pour son
caractère distingué. Ses proches et ses amis racontent son amour et son souci
pour les autres, son soutien inconditionnel pour les pauvres et les opprimés,
son courage, sa piété et sa moralité irréprochable.
Dès son jeune âge, Sayed Abass fut soucieux pour sa nation arabe et islamique.
Il réalisait que l'entité usurpatrice sioniste implantée par les grandes
puissances dans la terre sainte de la Palestine est derrière tous les maux et
les tragédies des peuples opprimés de la région, à leur tête le peuple
palestinien.
Affligé par la tragédie palestinienne, Sayed Abass al-Moussaoui rejoignit les
combattants de la révolution à dix ans, et poursuivit plusieurs sessions
d'entrainements militaires. Il s'attacha énormément à la cause palestinienne, et
suivit les dernières nouvelles publiées par le quotidien "As Sawra".
Il se déplaça entre le Liban et l'Irak, où il continua ses études religieuses
avant de retourner au Liban, accompagné de son épouse, sa cousine Siham al-Moussaoui.
Au Békaa, ils construisirent le centre
religieux Az Zahra' pour inculquer les enseignements islamiques aux femmes.
Alors que Sayed Abass, attaché à l'unité de la nation islamique, inaugura le "rassemblement
des oulémas musulmans" en 1979, premier centre religieux de ce genre au Liban.
La victoire de la Révolution islamique en Iran eut un grand effet sur la scène
libanaise, notamment par rapport à la région du Sud, occupée par les sionistes,
une région qui souffrait des maux de l'occupation hégémonique.
Sayed Abass tira de ce grand exploit les leçons nécessaires pour persévérer sur
le chemin du combat et de la résistance, et insuffler dans les esprits des
jeunes les principes de la révolution, de la ténacité et de la résistance.
Soutenu par les gardiens de la révolution en Iran, Sayed Abass fut l'un des
premiers fondateurs du Hezbollah en 1982, malgré les conditions politiques et
militaires difficiles, dues à l'invasion israélienne du Liban et au déploiement
des forces multinationales par la suite.
En 1985, il se déplaça à Tyr (Sud) après s'être devenu chef du conseil
consultatif au Hezbollah au Sud. Là-bas, il passa tout son temps avec les
combattants, allant fréquemment aux fronts des combats et s'enquérant sur la
situation et les difficultés qu'affrontaient les moudjahidines.
Il fut l'un des premiers à participer à la journée mondiale d'Al Quds proclamée
par l'imam Khomeiny, portant le treillis militaire et scandant: "A bas
l'occupation! Nous allons libérer la Palestine!"
Nommé secrétaire général du Hezbollah en 1991, ce poste fut pour lui une grande
responsabilité à assumer. Il ne resta que neuf mois à la tête du Hezbollah,
avant que la main de la perfidie israélienne ne l'assassine sur le chemin de
Jibshit, à la fin de la commémoration du martyre de chiekh ragheb Harb, autre
fondateur de la résistance islamique.
Pendant ces neuf mois, Sayed Abass prit part à de nombreux congrès tenus dans
les pays arabes, sous le titre du soutien à la Palestine, à l'intifada et à
l'unité islamique.
Il se déplaça entre les régions libanaises, au Nord, au Sud, à la Békaa et à
Beyrouth, pour s'informer sur la situation sociale et économique des gens. Sa
fameuse expression: "Nous vous servons de toutes nos capacités, mais je vous
recommande de protéger la résistance" reste vivante dans les esprits.
Le 16 février 1992, à la fin de sa participation à la commémoration du martyre
du cheikh Ragheb Harb, Sayed Abass al-Moussaoui prit le chemin de retour à la
banlieue sud avec son épouse et son fils Yasser. Un hélicoptère israélien le
pourchassant tout au long de son trajet, lança un missile en sa direction. Ils
tombèrent tous les trois en martyre.
Comme tous les combattants dévoués, le sort de Sayed Abass al-Moussaoui fut le
martyre. Telle est leur première et leur dernière aspiration. Mais les
Israéliens ne comprennent jamais les dessous de cette réflexion. Une chose est
sure, c'est qu'à chaque assassinat, ils sont les premiers à regretter leur acte,
et à payer le prix!
*Auteur: Nada Raad - *Source: Al-Manar