Le 19 Ramadân de l'an 40 de l'Hégire, le Khârijite
(73), 'Abdul Rahmân Ibn
Muljim frappa l'Imam Ali d'un coup d'épée empoisonnée alors qu'il dirigeait la
prière du matin à la mosquée de Kûfa. L'Imam Ali ne survivera pas à cette
blessure mortelle. Il mourra en martyr la nuit du 21 du même mois.
Prédésigné à l'Imamat par le texte " le Prophète ayant dit: al-Hassan et
al-Hussein sont deux Imams, qu'ils soient debout ou assis "
(74) et désigné par l'Imam
Ali, sur ordre du Prophète, pour cette même dignité ou autorité, al-Hassan
devint après la mort de son père, le deuxième Imam des Musulmans, c'est-à-dire
leur plus haute autorité juridico-religieuse, le représentant et le successeur
légal du Prophète, et le gardien du Message.
En effet, de son lit d'agonie, l'Imam Ali avant de mourir à la suite du coup
d'épée qu'il avait reçu, dit à son fils aîné: " mon fils! Le Messager de Dieu
m'avait ordonné de te désigner pour ma succession et de te remettre mes livres
et mon arme, exactement comme il m'avait remis ses livres et son arme. Il m'a
également ordonné de t'ordonner de faire de même avec al-Hussein avant ta mort
".
Puis s'adressant à al-Hussein, il lui dit:
" Et le Messager de Dieu t'a ordonné de faire de même avec ton fils que voici
". Ensuite, prenant la main d'Ali fils d'al-Hussein, il lui dit:
" Et le Messager de Dieu t'a ordonné de faire de même avec ton fils Muhammad
Ibn Ali. Transmets-lui donc la salutation du Messager de Dieu, ainsi que les
miennes " (75)
En même temps, étant désigné également pour le Califat officiel aussi bien par
la recommandation du Calife-Bien-Dirigé (l'Imam Ali) que par la prestation du
serment d'allégeance des Musulmans, comme nous allons le voir, il devint un
Calife-Bien-Dirigé, mais pas pour longtemps.(76)
Avant de revenir au déroulement de cette accession au Califat et d'expliquer par
la suite les raisons qui amenèrent al-Hassan à renoncer officiellement à ce
poste, il convient de dire quelques mots sur la différence entre l'Imamat et le
Califat.
L'Imamat et le Califat
On sait qu'après le décès du Prophète deux thèses se sont opposées l'une à
l'autre à propos de sa succession.
La première était celle du "respect scrupuleux du texte". Elle insistait sur la
nécessité absolue de respecter scrupuleusement le texte, tout le texte, y
compris la partie qui confiait la succession du Messager à l'Imam Ali. Elle
corroborait son assertion par de nombreux hadith (notamment Hadith al-Dâr,
Hadith al-Ghadîr, Hadith al-Manzilah, etc...)
(77) reconnus valables par
tous les Musulmans et dans lesquels le Prophète désigne explicitement et
implicitement l'Imam Ali comme successeur.
La seconde thèse ou plutôt courant, était celui de "chourâ" (consultation). Ses
tenants pensaient que la succession du Prophète devait être assurée par une
sorte de "chourâ" (consultation) et estimaient que les hadiths précités
n'equivalaient pas à une désignation formelle de l'Imam Ali.
Ainsi pendant que ce dernier était occupé à assurer le déroulement des
différentes cérémonies d'inhumation de la dépouille mortelle du Messager,
quelques-uns des tenants de ce courant de "chourâ" (consultation) se réunirent
hâtivement en son absence pour désigner un Calife, un successeur. Ce fut Abou
Bakr qui devint ainsi le premier Calife-Bien-Dirigé.
L'Imam Ali se sachant investi d'une mission divine que le Prophète lui avait
signifiée, consistant avant tout à veiller, avec onze de ses Descendants après
lui, issus de la lignée de Fâtimah al-Zahrâ', fille du Prophète, à la sauvegarde
du fondement du Message et à la continuation de l'expérience islamique
naissante, ne voulait en aucun cas que l'opposition entre les deux thèses se
développe et que la division des Musulmans l'emporte sur leur unité. Aussi
s'est-il abstenu de tenter d'imposer par la force son bon droit
(78) légitime et de
s'opposer activement à cette désignation. Les circonstances qui prévalaient et
la nature de sa Mission exigeaient sans doute qu'il fût plutôt juge que partie
au sein de la Ummah.
Mais si les circonstances l'avaient amené à renoncer provisoirement au pouvoir
officiel - lequel est en principe intimement lié à l'autorité juridique et
spirituelle en Islam - il ne pouvait en aucun cas se dérober légalement à sa
responsabilité définie dans le texte qui le désignait comme premier Imam de la
Ummah, c'est-à-dire la référence suprême des Musulmans, surtout en ce qui
concerne l'exégèse du Coran, l'explication de la Sunna et la solution des
questions jurisprudentielles.
En tout état de cause, personne ne lui contestait ce pouvoir, puisque, même les
trois premiers Califes-Biens-Dirigés faisaient appel à lui chaque fois qu'un
problème ardu ayant trait aux domaines précités se posait à eux.
(79)
Ainsi, si les partisans de la thèse du "respect scrupuleux du texte" ont accepté
bon gré mal gré que le pouvoir officiel, le Califat, fût le résultat d'une forme
de "chourâ" (consultation), au lieu d'être confié à ses ayants droit légitimes
et légaux, c'est-à-dire à l'Imam Ali et après lui, à ceux de ses Descendants,
désignés chacun par son prédécesseur, comme le stipule le texte, ils restaient
néanmoins fidèles à l'esprit du texte en considérant ceux-ci comme les seuls
Imams légaux.
Après l'assassinat du 3e Calife, 'Othman Ibn 'Affan, les Musulmans désignèrent
unanimement l'Imam Ali comme Calife. C'était donc la première fois que l'Imam
légal et le Calife officiel étaient une seule et même personne. L'Imam Ali fut
ainsi le premier Imam et Calife-Bien-Dirigé.
Il en fut de même après sa mort pour l'Imam al-Hassan, lequel devint 2ème Imam
et Calife-Bien-Dirigé.
Désignation et accession au Califat
Le lendemain de la nuit où l'Imam Ali rendit l'âme (soit le 21 Ramadhân de l'an
40 de l'hégire) l'Imam Al-Hassan prononça à l'intention des Musulmans endeuillés
un discours dans lequel il laissa entendre qu'il était prêt à assumer sa
responsabilité et à prendre la direction de la Ummah:
" Cette nuit, un homme vient de mourir. C'était un homme que personne parmi
les générations qui l'ont précédé n'a pu dépasser dans aucune action et que
personne parmi les générations à venir ne pourra égaler dans aucune action. Il
militait aux côtés du Messager de Dieu et le protégeait en exposant sa propre
vie au danger. Le Messager de Dieu l'orientait par son étendard, l'Arachange
Gabriel se mettait alors à sa droite, et Mikâ'îl à sa gauche. Il ne revenait que
lorsque Dieu accordait par lui la victoire (aux Musulmans).
Il est mort la nuit où Jésus,
Fils de Marie fit l'ascension et où Youchi', Fils de Nouh, l'héritier présomptif
de Moïse rendit l'âme, en ne laissant comme héritage en tout et pour tout que
sept cents dirhams, le reste de sa paie, avec lequel il voulait obtenir un
serviteur pour sa Famille.
Je suis le fils de l'Annonciateur de Bonne Nouvelle. Je suis le fils de
l'Avertisseur. Je suis le fils de celui qui appelle à Dieu avec sa permission.
Je suis le fils du "Brillant Luminaire". Je suis l'un des Gens de la Maison que
Dieu a dépouillés de toute souillure et purifiés totalement
(80). Je suis l'un des Gens
d'une Maison dont l'amour est imposé par Dieu dans son Livre où il est dit (à ce
propos): " Dis! Je ne vous demande
aucun salaire pour cela si ce n'est votre affection envers vos proches. A celui
qui accomplit une belle action, nous répondrons par quelque chose de plus beau
encore " (81) Or,
cette belle action, c'est l'affection envers nous, Ahl-ul-Bayt "
Lorsque l'Imam al-Hassan termina son discours, 'Abdullah Ibn al-'Abbas vint
auprès de lui et s'écria: " Masses de Musulmans. Voici le fils de la fille de
votre Prophète et l'héritier présomptif de votre Imam. Prêtez-lui donc serment
d'allégeance".
L'assistance approuva et dit: " Nous éprouvons beaucoup
d'affection pour lui et il a beaucoup de droit sur nous ".
Sur ce, tout le monde accourut et lui prêta serment d'allégeance en tant que
nouveau Calife. Selon la règle en usage à l'époque, il devint donc
officiellement et légalement le Calife-Bien-Dirigé.
Dès son accession au Califat, il nomma les fonctionnaires et désigna les
nouveaux gouverneurs des provinces. Et fait significatif, il procéda tout de
suite à l'augmentation de la paie des soldats, mesure annonciatrice d'une
mobilisation générale virtuelle. En fait, déterminé à s'acquitter parfaitement
de sa tâche, il pensait que son devoir le plus pressant était de sauvegarder
l'unité de la Ummah, donc de mettre fin à la rébellion de Mu'âwiyah qui
multipliait les coups de main contre l'autorité des représentants du Califat et
à qui l'Imam Ali s'était apprêté à livrer la bataille finale avant qu'il ne
tombât en martyr.
Pour sa part, Mu'âwiyah, ayant appris la mort de l'Imam Ali et la désignation
d'al-Hassan au Califat, décida d'agir rapidement et convoqua à cet effet ses
conseillers et les dirigeants de ses partisans pour une réunion urgente dans son
palais. Les congressistes décidèrent d'envoyer des espions et des fauteurs de
troubles dans le territoire contrôlé par le Calife officiel afin d'y répandre
des rumeurs discréditant la Famille du Prophète et vantant les mérites des
Omayyades, espérant pouvoir ainsi mettre fin au Califat-Bien-Dirigé et instaurer
à sa place un royaume dynastique Omayyade.
Aussi constitua-t-il un réseau
d'espionnage et dépêcha-t-il deux de ses agents, l'un de la tribu de Himyar,
l'autre des Bani Qîr respectivement à Kûfa et à Basrah pour qu'ils s'infiltrent
dans la population afin de s'informer de la situation et provoquer des troubles
dans ces deux grands centres de l'Islam de l'époque.
Al-Hassan ayant découvert ce plan de subversion, mit les deux agents hors d'état
de nuire et écrivit à Mu'âwiyah pour l'avertir:
" Tu as glissé tes agents pour créer des troubles et commettre des attentats.
Tu as, en outre, posté des guetteurs comme si tu voulais l'affrontement. Tu
l'auras bientôt, si Dieu le veut ".
Mu'âwiyah répondit à cette lettre et d'autres correspondances s'en suivirent
entre le Calife en titre et le rebelle ambitieux.
Al-Hassan comprit qu'il ne pouvait faire entendre raison à Mu'âwiyah qui ne
voulait rien que le pouvoir. Dès lors, il était inévitable que le représentant
officiel et l'Imam légal de la Ummah mobilise les Musulmans pour essayer
d'enrayer l'action répréhensible de Mu'âwiyah.
Mais avant de traiter du sujet de la mobilisation au combat, quelques questions
se posent et s'imposent: qui était Mu'âwiyah et comment a-t-il osé s'opposer à
une notoriété islamique, une personnalité incontestable aussi prestigieuse que
le petit-fils du Prophète, et lui disputer la direction de la Ummah?
Mu'âwiyah, fils d'Abou Sufiyân, ou la haine noire
des Omayyades envers la Famille du Prophète
Mu'âwiyah s'était permis de s'opposer à la direction de l'Imam Ali puis à celle
de l'Imam al-Hassan sous un prétexte fallacieux qui a pu tromper au début
certains Musulmans et ébranler la sérénité de beaucoup d'autres, à savoir la
recherche et la punition des assassins de 'Othman.
Mais bien entendu ce prétexte sans aucun fondement réel ne résistera pas
longtemps à l'examen - bien que trop tard - puisque la suite des événements ne
tardera pas à montrer que venger 'Othman était le cadet des soucis de Mu'âwiyah,
animé avant tout par un double sentiment: la haine et l'ambition, une haine
noire et irréductible envers la Famille du Prophète et une ambition héréditaire
pour le pouvoir.
Haine et ambition qui se traduiront respectivement et bientôt par l'instauration
d'un royaume Omayyade héréditaire et par un traitement barbare et sanguinaire
réservé aux membres d'Ahl-ul-Bayt et à leur adeptes, et qui démentiront
catégoriquement le prétexte initial de Mu'âwiyah pour motiver son action
illégale contre les représentants et dirigeants légitimes de la Ummah.
Haine et ambition, enfin, d'autant plus profondes et tenaces qu'on peut les
qualifier d'héréditaires, d'ancestrales et de séculaires.
Ecoutons à ce propos ce que dit l'écrivain égyptien 'Abbas Mahmoud al-'Aqqâd qui
n'a pourtant rien d'un détracteur inconditionnel des Omayyades:
" Hâchim (82)
et Omayah (83) rivalisaient
déjà, avant la naissance de Mu'âwiyah, pour le leadership; c'est ce qui poussa
Omayyah, contraint et haineux, à quitter le Hijâz pour la Syrie alors que Hachim
resta seul leader des Banu 'Abd al-Manâf (84)
à la Mecque. Ce fut ainsi la première division entre Omayyades et Hâchimites:
ceux-ci établissent leur fief au Hijâz, et ceux-là en Syrie. Plus tard la
notoriété d'Abou Sufiyân fils de Harb, fils d'Omayyah grandira au Hijâz où il
jouira d'un leadership sublime à côté de celui des Hâchimites.
Lorsque l'appel de Muhammad fut lancé, Abu Sufyân Ibn Harb Ibn Omayyah (le père
de Mu'âwiyah) eut des craintes pour son leadership et se mit à l'avant-garde de
ceux qui combattaient le nouvel Appel. Il est rare de trouver une bataille
contre les Musulmans dans laquelle Abou Sufiyân n'eût pas sa part active dans la
mobilisation des tribus et la collecte d'argent. Le hasard voulut qu'il restât
pendant un temps le seul dirigeant de la tribu de Quraich dans la guerre qu'elle
menait contre le Prophète. En effet, après la mort d'al-Walid Ibn Mughirah, le
chef des Makhzoum, et la conversion des chefs de Taym et d'autres petits clans
Quraychites à l'Islam, Asbou Sufiyân resta seul à la tête de la direction de la
Jahiliyya (85)
et des Omayyedes à affronter le Prophète et ses Compagnons parmi les Muhâjirine
(les emigrants Mecquois) et Ançâr (les partisans Médinois). L'enracinement de
l'animosité chez les Omayyodes envers le Prophète atteignit un tel degré qu'Abou
Lahab fut le seul parmi les oncles paternels du Prophète à comploter et à
inciter les gens contre lui; et pour cause: il était marié à une Omayyade, Om
Jamil Bint Harb (la propre sur d'Abou Sufyân) que le Coran désigna sous le
surnom de " Hammâlat al-Hatab" (la porteuse de bûches) métaphore de
l'effort qu'elle avait déployé en vue du mal et de l'attisement du feu de la
haine.
Abou Sufiân et son fils Mu'âwiyah ne se sont convertis à l'Islam que lors de la
Conquête de la Mecque. La conversion de cette famille fut la conversion la plus
difficile qu'on ait connue après la Conquête. Ainsi, sa femme Hind Bint 'Otbah
criait aux visages des gens, après la conversion de son mari à l'Islam: "Tuez
cet homme bas, perfide, et vaurien. Quel détestable avant-garde d'un peuple!...
Allez! Battez-vous! Défendez-vous et défendez votre pays!
Abou Sufiyân considéra pendant longtemps la victoire de l'Islam comme une
victoire sur lui. Un jour alors qu'il jetait sur le Prophète, dans la mosquée,
un regard de perplexité et d'étonnement en se disant mentalement "comme
j'aimerais savoir par quoi il m'a vaincu!", le Prophète qui devina la
signification de ce regard s'approcha de lui... et dit: " c'est par Dieu que
je t'ai vaincu, Abou Sufiyân! "
Dans la bataille de Hunayn
(86), Abou Sufiyân assistait à la première défaite des Musulmans
et s'enthousiasmait: " Je ne crois pas qu'ils s'arrêtent avant de gagner la mer
dans leur faite! ", et on dit que dans les guerres contre les Romains chaque
fois que ces derniers s'avançaient, il criait sa joie: " Bravo les fils du jaune
" (87), et chaque fois
qu'ils reculaient, il exprimait tout haut sa déception: " Malheur aux fils du
jaune.
".
Le Prophète avait fait tout son
possible pour le rallier à la cause de l'Islam avant et après la conquête
islamique. Il épousa sa fille Om Habibah avant la conquête, et après la
conquête, il décréta l'immunité de sa maison: " Celui qui y entre est en
sécurité...". Il le mit à la tête des " coeurs à rallier " à qui on
augmentait la paie dans l'espoir d'éloigner de leurs curs la rancune due à la
victoire de l'Islam.
Mais malgré cela, les Musulmans l'évitaient. Ils refusaient de le regarder et de
le fréquenter. Il finit par se lasser de cet isolement et voulut y mettre fin.
Aussi pria-t-il le Prophète d'engager son fils Mu'âwiyah comme scribe auprès de
lui (88) et de lui donner
l'ordre de combattre les polythéistes tout comme il combattait jadis les
Musulmans.
Puis le Prophète a rendu l'âme et un différend surgit entre les Muhajirine et
les Ançâr et certains autres Compagnons à propos de sa succession. Abou Sufiyân
s'est réjoui de ce trouble et a cru pouvoir opérer une brèche entre ses
fissures, brèche qui le conduirait à prendre la direction des Quraich, et de là
la direction de la Ummah tout entière. Aussi s'est-il rendu chez l'Imam Ali et
al-'Abbas (prétendants à la succession), dans l'intention de les inciter (à
agir) et de leur proposer son aide en hommes et en chevaux: " Ali! Et toi
'Abbas! Comment se fait-il que la succession soit revenue à la plus petite et la
plus basse tribu de Quraïch! Par Dieu, si tu le désires, je l'inonde (Abou Bakr)
d'hommes et de chevaux...
(89)
Sans doute, était-il loin de s'irriter de voir la succession échapper aux Bani
Hâchim. Mieux il ne se serait guère réjoui de voir la succession revenir à eux,
auquel cas il n'eût aucun espoir de la leur arracher. Tout ce qu'il voulait
c'était raviver un différend par lequel il espérait ouvrir une porte le
conduisant à la direction de Quraïch et de toute la Ummah.
Sa malveillance n'échappa pas à l'Imam Ali qui lui rétorqua: "... Abou
Aufiyân...! Les Croyants sont les conseillers les uns des autres, alors que les
hypocrites se trompent et se trahissent les uns les autres, même s'ils sont
proches - de maisons et de corps - les uns des autres ".
Lorsque, enfin, 'Othman accéda au Califat, les Omayyades obtinrent une grande
victoire, car il était l'un de leurs chefs et un proche cousin de leurs
familles. L'Etat islamique devint un Etat Omayyade aux avantages et au
gouvernement duquel personne d'autre que les Omayyades eux-mêmes ou leurs
partisans ne pouvait accéder. Ainsi, Marwân Ibn al-Hakam, le Super Viser du
Calife distribuait généreusement les biens à ses proches et en privait les
masses. Mu'âwiyah Ibn Abu Sufiyân, le gouverneur de la Syrie s'entourait de
proches et de partisans... Lorsque 'Othman mourut, les posses de l'Etat et ses
biens étaient, pour ainsi dire, tous entre les mains des Omayyades et des
parvenus à leur solde...". (90)
La haine d'Abou Sufiyân pour la
Famille et l'ascendance du Prophète et même pour l'Islam qu'il assimilait à
cette Famille était d'autant plus inextinguible que toutes les faveurs que le
Prophète lui avaient accordées n'ont pas réussi à l'amadouer. Même après le
décès du Messager. On aurait dit que c'était une haine noire indissociable de
son existence. Lorsqu'Othman accéda au Califat, Abou Sufiyân crut pouvoir enfin
prendre sa revanche contre la Famille qu'il n'avait jamais cessé de jalouser et
contre les croyances auxquelles il l'identifiait:
" Le voilà (le Califat) enfin à vous, dit-il au nouveau Calife en guise de
félicitations! Tiens-le donc comme un ballon et fais en sorte que les Omayyades
en soient les épieux. Ce qui compte, c'est de régner. Je ne sais guère ce qu'est
le Paradis et ce qu'est l'enfer..."
(91)
Le tribalisme sectaire du père de Mu'âwiyah l'empêchait de voir dans l'Islam un
Message divin au-dessous de toute considération tribale et d'après lequel le
meilleur des hommes est celui qui craint le plus Dieu et agit en conséquence.
Pour lui le Message n'était autre que le règne, le pouvoir du clan du Prophète,
à l'encontre duquel sa Famille éprouvait une jalousie chronique.
En témoigne ce qu'il dit un jour en
entrant chez 'Othman à l'époque de son Califat:
" Mon Dieu fasse que le Califat soit jahilite, le règne usurpateur, et les
épieux de la terre, les Omayyades "
(92)
Mu'âwiyah sera-t-il moins ingrat que son père?! La faveur dont le Prophète le
gratifia en l'amnistiant et en faisant de lui un de ses scribes - ce qui permit
au 2ème Calife de le nommer par la suite Gouverneur de Damas - aura-t-il raison
de l'esprit sectaire, tribal et haineux dans lequel son père considérait et
regardait la Famille du Messager?!
Rien de moins sûr. Autant le sentiment de haine et de jalousie envers la Famille
du Prophète était ancien chez les Omayyades, autant ce sentiment semblait
profond chez Mu'âwiyah.
La démonstration en est ce récit
incontestable de Matraf Ibn al-Mughirah Ibn Cho'bah, que l'histoire nous laisse
comme un document irréfutable:
"Un jour, mon père revenant de chez Mu'âwiyah (...) refusa de manger et me parut
affligé. J'attendis une heure ainsi, pensant qu'il m'en voulait peut-être pour
quelque chose qui se serait passé entre nous ou dans notre travail. Je finis par
lui demander:
- Je te vois si affligé! Que se passe-t-il?
- Ô mon fils! Je viens de chez l'homme le plus perfide de du monde, dit-il.
- Comment cela? lui ai-je demandé.
- Voilà, lorsque j'ai dit à Mu'âwiyah:
" Ô Commandeur des Croyants! Maintenant que tu as réalisé ce que tu désirais,
essaie de te montrer équitable et bon. A présent, tu as vieilli. Tu pourrais
faire preuve de bienveillance envers tes frères Bani Hâchim. Par Dieu, il n'y a
rien que tu puisses craindre d'eux! ", il me répondit:
- Jamais! Jamais! Le frère de Taym
(93) a gouverné et il a été juste.
Pourtant, par Dieu, dès qu'il est mort, sa mémoire a été enterrée avec lui.
Puis, c'est le frère de 'Adi
(94) qui a gouverné pendant dix ans. Pourtant, par Dieu, dès qu'il
est mort, sa mémoire a été enterrée avec lui. Enfin c'était notre frère 'Othman
qui a gouverné. C'était un homme d'un lignage au niveau duquel aucun homme ne
pouvait s'élever. Il a fait ce qu'il a fait, et on lui a fait ce qu'on lui a
fait. Pourtant, par Dieu, dès qu'il est mort, sa mémoire a été enterrée avec
lui, ainsi que ce qu'on lui avait fait. En revanche, le frère de Hâchim
(95) est
proclamé cinq fois par jour avec cette formule: "J'atteste que Muhammad est le
Messager de Dieu". A part cela (la mémoire du Messager), toute autre action sera
totalement enterrée! " (96)
Quel Musulman pourrait regretter avec un tel sentiment de frustration que l'on
prononce pendant les cinq Prières quotidiennes (le pilier de l'Islam), le second
volet de la profession de foi de l'Islam: "et j'atteste que Muhammad est le
Messager de Dieu"? Quel tribalisme! Quelle conception de l'Islam et de la
Prophétie!
Pis, si le père de Mu'âwiyah, Abu Sufyiân, réduit à un homme sans pouvoir ni
gloire depuis la victoire de l'Islam sur les Jahilites, ne pouvait que
manifester sa haine envers la famille du Prophète, sans parvenir à lui porter
réellement atteinte, Mu'âwiyah, lui, par contre, fort de tous les pouvoirs qu'il
avait su accumuler surtout sous le mandat du 3e Calife, a traduit ce sentiment
haineux, en actes détestables qui font la honte de l'Islam, des Compagnons et de
tout Musulman pieux!
Ecoutons ce que dit à cet égard al-'Allamah 'Aboul A'lâ al-MAWOUDI, qui
n'épargne pourtant pas d'effort pour ménager Mu'âwiyah:
" Une autre hérésie hideuse est
apparue sous Mu'âwiyah. Celui-ci et - avec lui et sur ses ordres - ses
gouverneurs injuriaient notre maître Ali du haut de leurs chaires. Ce qui est
plus grave encore, ils le maudissaient - lui qui était le plus aimé du Prophète
parmi ses proches parents, et le plus proche de son noble cur - du haut de la
Chaire de la Mosquée même du Prophète, devant la maison du Prophète et en
présence des fils et des plus proches parents de notre maître Ali, lesquels
entendaient ces injures".
Et d'ajouter, indigné:
" Injurier quelqu'un après sa mort est déjà une chose contraire à l'éthique
humaine, et ce, sans compter qu'elle est aussi contraire à la Chari'a. Pis,
mêler le Prône de la Prière du vendredi à de telles bassesses était du point de
vue religieux et moral une action grossière et trop détestable "
(97)
Poussant cette haine irréductible jusqu'à son paroxysme, Mu'âwiyah n'a pas
hésité à assassiner, décapiter et mutiler les cadavres de ces Musulmans pieux,
de ces Compagnons augustes qui avaient pour seul tort de s'opposer à cette
pratique abjecte et contraire à l'esprit et aux préceptes de l'Islam que
constituait le fait de proférer des injures à l'égard de la Famille du Prophète
lors de la prière du vendredi.
Là encore citons Aboul A'lâ al-Mawdoudi en gage d'impartialité:
" Cette pratique nouvelle - l'assassinat des Compagnons qui refusaient
d'injurier l'Imam Ali a été inaugurée par Mu'âwiyah avec l'assassinat, en l'an
41 H. de Hojr Ibn 'Adi, un Compagnon auguste, un adorateur ascète, l'un des plus
grands, pieux de la Ummah.
En effet lorsque la pratique d'injures et d'invectives proférées du haut de
minbar (chaire) contre l'Imam Ali fut instituée, les Musulmans des quatre coins
du monde s'en étaient affligés tout en se taisant douloureusement. Toutefois,
notre maître Hojr, n'a pu le supporter. Aussi s'est-il mis à louer l'Imam Ali et
à critiquer sévèrement Mu'âwiyah (...)
" Un jour, Ziyâd, le Gouverneur omayyade de Kûfa et de Basrah ayant retardé la
prononciation du prône du vendredi (parce qu'il était occupé à injurier l'Imam
Ali), Hojr protesta contre ce retard. Il fut tout de suite arrêté avec douze de
ses compagnons. On les transféra tous au siège de Mu'âwiyah. Celui-ci ordonna
qu'on les tue.
Les bourreaux dirent à Hojr:
- Mu'âwiyah nous a donné l'ordre de vous proposer de renier Ali et de le
maudire. Si vous acceptez, vous serez libres; sinon nous vous tuerons.
Hojr et ses Compagnons refusèrent et dirent:
- Nous ne ferons pas ce qui courrouce Dieu.
Sur ce, Hojr fut exécuté avec sept de ses compagnons. Mu'âwiyah renvoya un autre
des compagnons de Hojr à Ziyâd avec une lettre dans laquelle il lui demandait de
le tuer de la façon da plus horrible. Ziyâd exécuta et l'enterra vivant! "
(98)
Commentant cette atrocité de Mu'âwiyah, Aboul A'lâ al-Mawdoudi écrit:
"Cet événement a fait trembler d'indignation tous les hommes pieux et bouleversa
toute la Communauté Musulmane "
(99)
S'il est difficile de trouver les mots justes pour qualifier la haine de
Mu'âwiyah envers les membres de la Famille du Prophète, les crimes barbares
qu'il a commis contre eux sont encore plus inqualifiables. Poursuivant son
énumération des sauvageries commises par les gouverneurs de Mu'âwiyah avec son
consentement ou à son instigation, Aboul A'lâ al-Mawdoudi ajoute:
" Plus injuste encore, était ce que Bosr Ibn Arta'ah a commis lorsque Mu'âwiyah
l'a envoyé au Hijâz et au Yémen pour les arracher au contrôle de notre maître
Ali (le Calife en titre). Il a arrêté deux petits enfants de 'Obeidullah Ibn
'Abbas, le gouverneur de Yémen, représentant d'Ali, et les a tués.
Leur mère a perdu la tête, traumatisée par le choc. Une femme de Bani Kanânah,
voyant cette injustice, s'est écriée (à l'adresse de Yosr):
- Tu as tué les hommes, d'accord. Mais pourquoi ces deux enfants! Par Dieu, pas
plus à l'époque jahilite que sous l'Islam, on n'aurait jamais commis un tel
acte. Ô fils d'Abi Arta'ah! Un pouvoir qui ne s'établit que par l'assassinat
impitoyable d'enfants et de vieillards, et par l'ingratitude envers le prochain
est un pouvoir de mal.
Mu'âwiyah ne s'arrêta pas là. Il envoya par la suite ce même Bosr, à la tête
d'une expédition contre Hamdân - sous le contrôle du gouvernement d'Ali. Là, il
ajouta à ces autres crimes celui de mettre en captivité les femmes Musulmanes
arrêtées à la suite d'une bataille, ce qui est strictement interdit par le
Chari'a (...).
C'était là une proclamation publique de la liberté totale - accordée aux
gouverneurs et aux commandants - de la pratique de l'injustice envers les
peuples sans s'embarrasser d'aucune loi de la Chari'a "
(100)
Non content de sévir de la sorte contre les femmes et les enfants innocents de
la Famille du Prophète et de ses partisans, Mu'âwiyah encouragea la mutilation
de leurs cadavres, comme pour exorciser la haine qui le rongeait contre cette
Famille bénie.
Aboul A'lâ al-Mawdoudi conclut par
cette interrogation indignée:
" Même si on oublie que ces gens dont on a mutilé et profané les cadavres après
leur mort étaient de grandes figures augustes Musulmanes, on doit se poser la
question suivante: Est-ce que l'Islam a autorisé cette pratique même contre les
mécréants..." (103)
Soulignant comment les "rois-califes" omayyades n'ont pas hésité à "passer outre
les prescriptions et les restrictions de la Chari'a pour préserver leurs
intérêts personnels, servir leur politique personnelle et surtout pour conserver
leur pouvoir", et comment ils ne se souciaient guère de distinguer "le licite"
de "l'illicite", Aboul A'lâ al-Mawdoudi écrit:
1- " Selon Ibn Kathîr, Mu'âwiyah a changé la
Tradition du Prophète et des Califes-Bien-Dirigés en ce qui concerne la "diyyah"
(104). Ainsi alors que la
"diyyah de Mu'âhid (105)
était égale à celle du Musulman, Mu'âwiyah l'a réduite à la moitié, conservant
l'autre moitié pour lui-même "
(106)
2- " De plus, Mu'âwiyah a enfreint de façon flagrante le Livre de
Dieu et la Sunna du Prophète quant à l'argent des butins. Alors que le Livre de
Dieu et la Sunna du Prophète stipulent que le cinquième du montant des butins
doit aller à la Trésorerie et que le quatre cinquième restant doit être réparti
entre les soldats qui ont participé au combat, Mu'âwiyah a donné l'ordre
d'exclure l'argent et l'or des biens du butin, pour se les attribuer, et de
distribuer seulement les autres composants dudit butin selon la règle légale "
(107)
3- " De même, Mu'âwiyah a commis - pour des
raisons politiques personnelles - une infraction à l'une des évidences de la
noble Chari'a, lorsqu'il a rattaché Ziyâd Ibn Somayyeh à son lignage. En effet
ce dernier était le fils d'une esclave de Tâ'if nommée Sommayyeh. II est né d'un
accouplement adultérin qui eut lieu avant l'avènement de l'Islam, entre cette
femme et Abou Sufiyân, le père de Mu'âwiyah (...) Voulant soumettre à lui ce
garçon devenu un homme doué, et désirant en faire son protecteur et son soutien,
Mu'âwiyah fit venir deux témoins pour attester que Ziyâd était le fils naturel
de son père, donc son propre frère et un membre à part entière de sa famille.
Or, outre le fait que cette action était en soi détestable sur le plan moral,
elle était illégale sur le plan juridique, car la Chari'a ne reconnaît pas la
filiation adultérine et le jugement émis par le Prophète à ce sujet ne laisse
aucune équivoque: " Le fils est issu du lit conjugal, alors que la liaison
adultérine exclut tout droit à la filiation ""
(108)
Ainsi, le fils d'Abou Sufiyân qui dissimulait à peine ce mépris pour les nobles
principes de la Chari'a qu'avait apportée le Prophète Hâchimite, n'était pas
quelqu'un que le prestige de l'Imam al-Hassan et sa haute position dans la Ummah
arrêtaient. Tout au contraire, le fait d'avoir pour adversaire, le petit-fils du
Prophète, semblait lui fournir l'occasion idéale d'étancher sa soif de pouvoir
et d'assouvir la haine Ommayade envers celui qu'il considérait au plus profond
de lui-même comme l'héritier de tous ceux qui avaient réduit les siens au rang
de Tulaqâ' (109)
*Source: bostani.com
73. . Les Khârijites = sécessionnistes = une partie de l'armée de l'Imam 'Alî, qui s'est révoltée contre l'autorité de celui-ci, lors de la Bataille de اiffine, parce qu'elle refusait "l'arbitrage" (entre les deux armées belligérantes) que l'autre partie de cette armée avait accepté. Les Khârijites devinrent, à la suite de cet incident, hostiles aussi bien au Califat légal de l'Imam 'Alî qu'à son contestataire, Mu'âwiyah.74. . M. J. Fadhlallah, op. cit., p. 20.
75. . Voir autre: - Al-Tabarsi, "A'lâm al-Warâ, 3e éd. pp. 206 et suivantes:
- "Al-Bihâr", tom. 42, p. 250
- Al-Qarachi, "Hayât al-Hassan Ibn 'Alî", tom., p. 515.
76. . Le Califat de l'Imam al-Hassan a duré sept mois et 24 jours. (Voir: "اulh al Hassan", Cheikh Râdhî آl Yassîn, éd., Manchourât Nâçir Khosraw, Beyrouth, p. 31.
77. . Voir le texte de ces hadith et leurs références dans "Le Chiisme, Prolongement naturel...", M. Baqir al-اadr, op. cit.
78. . Mais sans jamais y renoncer.
79. . Pour plus de détails sur le fait que les dits Trois Califes recouraient à l'Imam 'Alî chaque fois qu'un problème jurisprudenciel épineux se posait à eux. Voir: M. Baqer al-اadr, "Le Chiisme, Prolongement...", op. cite., p. 83, et 'Abbas Mahmoud al-'Aqqâd, dans "Al-'Abqariyyât al-Islâmiyyet", tom. II.
80. . Allusion au Verset coranique suivant: "... Ô vous, les Gens de la Maison! Dieu veut éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement", (Sourate al-Ahzâb: 33: 33)
81. . Sourate al-Chourâ, 42: 23. Al-Hassan évoque ici le Verset coranique qui impose aux Musulmans l'amour de la Famille du Prophète. En effet, selon Abi Hayyân al-Andalocî dans "Al-Bahr al-Muhît" et Ismâil Haqqi dans "Rûh al-Bayân", lorsque ce Verset fut révélé au Prophète on lui demanda: "Ô Messager de Dieu! Qui sont tes proches que nous avons l'obligation d'aimer?". "'Alî, Fâtima, al-Hassan et al-Hussein" répondit le Prophète. Voir: "Al-Tafsîr al-Mubîn", M. J. Maghniyah, 2e éd., 1403 h. (1983), p.642.
82. . Hâchim et Omayyah sont les ancêtres respectifs des Bani Hâchim (le clan du Prophète, de l'Imam 'Alî et de leurs descendants communs) et des Bani Omayyeh (les Omayyades), le clan d'Abou Sufiyân et de ses descendants dont fait partie, bien entendu, son fils Mu'âwiyeh.
83. . Voir: Note précédente
84. . Les ancêtres communs des deux clans précités ( les Bani Hâchim et les Bani Omayyah).
85. Les gens du pré-islam, les idolâtres
86. . Hunayn est une vallée entre la Mecque et Tâëf. C'est là que Mâlik Ibn 'Awf al-Nâçri rassembla les tribus de Hawâzen pour combattre les Musulmans après la Conquête de la Mecque. La bataille eut lieu en l'an 8 de l'hégire (630 ap. J. -Christ). Elle fut dirigée par le Prophète. Les Musulmans en sortirent victorieux. (Voir: "Al-Munjid"; partie historique).
87. . Nom donné aux Romains par les Arabes.
88. . C'est-à-dire auprès du Prophète, dans l'espoir de gagner la sympathie des Musulmans et d'exorciser leur méfiance ou leur mépris à son égard.
89. . C'est-à-dire: "Je te fournirais suffisamment d'hommes et des chevaux pour assaillir et déborder les forces d'Abou Bakr".
90. "Abqariyyât islâmiyyeh", tom II, 'Abbas Mahmoud al-'Aqqâd, op. cit., pp. 170.
91. . M. J. Fadhlallah, op. cit., p. 126
92. . id. ibid., p. l27.
93. . C'est-à-dire le premier Calife: Abou Bakr.
94. . C'est-à-dire le second Calife: 'Omar Ibn al-Khattâb.
95. . C'est-à-dire le Prophète Muhammad.
96. . M. J. Fadblallah. op. cit., p. 128 (citant "Murûj al-Dhahab" et "Ibn Abi Hadid").
97. . "Al-Khilâfah wal-Mulk" (Le Califat et le Royaume), A. A'lâ al-Mawdoudi, Dâr al-Qalam, Kuwait, 1e éd., 1398 h. (1978), p.113.
98. . id. ibid., p. 105.
99. . id. ibid.
100. . id. ibid., p. 115.
103. . id. ibid., p. 117.
104. . tribut
105. . Celui qui est lié par un accord de paix avec les Musulmans.
106. . Al-Mawdoudi, op. cit., p. 112
107. . id. ibid., p. 113
108. . id. ibid., pp. 113 - 114.
109. . Les polythéistes mecquois qui combattirent les Musulmans jusqu'à la conquête de la Mecque et que le Prophète amnistia.