Al Ma'moune avait proposé sa succession à l'Imam ar-Reda (Psl) car ce Calife
avait bien calculé l'impact que cette nouvelle aurait fait au sein de la
communauté avide de retourner aux vrais principes de l'Islam.
Mais l'Imam ar-Reda (Psl) savait bien qu'al Ma'moune n'était pas homme à
abandonner le pouvoir et que sa proposition n'était qu'une duperie afin de
gagner la sympathie des musulmans qui en avaient assez des tyrans au pouvoir.
L'Imam (Psl) fut contraint de faire semblant d'accepter tout en sachant bien que
ces jours étaient comptés comme l'avaient été ceux de ces prédécesseurs. Mais
posa comme condition de ne jamais devoir s'ingérer dans les décisions du pouvoir
(L'Imam (Psl) ne voulait pas qu'on puisse imputer un quelconque acte d'injustice
aux Ahloul Bayt, ce qui aurait été facile s'il avait accepté un quelconque droit
de commandement)
Ce fut donc la première fois qu'un " héritier" n'eu pas de pouvoir exécutif en
tant que futur successeur du Calife.
Le 5 Ramadhan de l'an 201 de l'Hégire, les musulmans prêtèrent donc serment de
fidélité à l'Imam ar-Reda (Psl) en tant que futur successeur au Califat.
Un jour al Ma'moune demanda à l'Imam (Psl) de diriger la prière d'Eïd al Fitr.
L'Imam (Psl) rappela l'accord passé concernant sa non-participation au pouvoir.
Al Ma'moune dit que bien que ce rôle était un des exercices du pouvoir, qu'il ne
devait pas le prendre en tant que tel, mais juste comme un acte d'adoration.
L'Imam (Psl) accepta de diriger la prière à la seule condition que celle-ci soit
faite selon les rites du prophète(sas). Al Ma'moune donna son accord et ordonna
que la prière soit faite derrière l'Imam (Psl) .
Les musulmans de l'époque étaient habitués au jour d'Eïd al Fitr fait en grande
pompe avec luxe et gaspillage.
Mais ce jour là, ils furent étonnés de la simplicité du cortège qui n'en était
pas moins majestueux. Les musulmans s'impatientaient de pouvoir prier derrière
l'Imam ar-Reda (Psl) et pendant ce temps ils faisaient le Takbir (Dieu est Plus
Grand) sans arrêt.
L'atmosphère devint tel que les espions du Calife lui dirent que les choses
n'évoluaient pas comme elle se devaient, que la popularité de l'Imam était trop
grande et que cela pouvait tourner en la défaveur d'al Ma'moune.
Al Ma'moune décida d'empêcher la prière d'Eïd al Fitr et envoya un message à
l'Imam ar-Reda (Psl) :
" Ô petit-fils de l'envoyé d'Allah ! Nous t'avons sûrement fatigué, alors que
nous ne voulons que l'apaisement pour toi ! Reviens donc !"
L'Imam (Psl) rebroussa donc chemin et l'étonnement, l'incompréhension des
musulmans fut énorme.
Les objectifs d'al Ma'moune en utilisant l'Imam ar-Reda (Psl) étaient de
stabiliser son pouvoir en faisant croire qu'un Ahloul Bayt prendrait sa place
tout en laissant penser à certains qu'un de ceux-ci pouvait être tenté par la
politique.
Ce jour là, il dut se rendre à l'évidence qu'aucun de ces 2 objectifs n'étaient
atteint et qu'au contraire, la popularité de l'Imam ar-Reda (Psl) ne faisait
qu'accroître.
Finalement il fut empoisonné l’Imam et l’Imam se martyrisa à la fin fu Safar en
203 de l’Hégire. L’Imam fut enterré dans la ville de Tus en Iran, qui se nomme
actuellement Machhad.