Le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormale
et anomique au sein d’un tissu normal de l’organisme. Ces cellules dérivent
toutes d’un même clone, cellule initiatrice du cancer qui a acquis certaines
caractéristiques lui permettant de se diviser indéfiniment.
Au cours de
l’évolution de la maladie, certaines cellules peuvent migrer de leur lieu de
production et former des métastases.
Quand des cellules normales sont endommagées et qu’elles ne peuvent pas être
soignées, elles meurent. Les cellules cancéreuses ne meurent pas et continuent
de se développer.
«Cancer» est un terme général désignant toute maladie pour lesquelles certaines
cellules du corps humain se divisent d’une manière incontrôlée. Les nouvelles
cellules résultantes peuvent former une tumeur maligne (un néoplasme) ou se
propager à travers le corps.
Grands types de cancers
On distingue généralement:
-
Les carcinomes: cancer d’un épithélium, c’est-à-dire une surface composée
uniquement de cellules.
-
Les sarcomes : cancers proliférant dans des tissus « de support » comme les os.
-
Les cancers hématopoïétiques : cancer des cellules sanguines.
On les classe selon les organes touchés, avec par exemple types de cancer :
-
Le cancer du sein
-
Le cancer du pancréas
- Le cancer du pancréas
-
Le myélome multiple: cancer de la moelle osseuse
-
Les leucémies: cancers du sang
-
Le cancer des testicules
Histoire du cancer
Des cancers étaient déjà décrits dans des écrits égyptiens vers -3500. C’est
Hippocrate qui donna la première définition de la maladie, appelée alors
«carcinome» ou «squirre»: une tumeur dure ayant tendance à récidiver et se
généraliser jusqu’à la mort.
Le nombre total des décès par cancer en France était, en 1997, de 146 705,
environ 241 décès pour 100 000 habitants. En 2000, 278 000 personnes étaient
atteintes d’un cancer et 150 000 en sont mortes.
Nombre de décès (source INSERM) en France
Poumons, bronches et trachée 24 383
Sein 11 031
Prostate 9 338
Pancréas 6 743
Estomac 5 593
Leucémies 4 922
Autres parties de l’appareil respiratoire 4 654
Encéphale 2 723
Larynx 2 199
Peau 1 613
Os 640
Autres organes génito-urinaires 622
Tumeurs bénignes 604
Qualité des soins
Le taux de survie dépend de l’âge. Cinq ans après le diagnostic, 70 % des 15–45
ans survivent. Alors que seuls 39,4 % des malades cancéreux âgés de 75 ans
survivront plus de 5 ans...
Survie à cinq ans par localisation et par sexe
Pourcentage de survie |
Hommes |
Femmes |
75 % à 100 % | Thyroïde 88 % | Thyroïde 95 % |
Peau 83 % | Peau 89 % | |
Lèvre 96 % | Lèvre 88 % | |
Prostate 80 % | Sein 85 % | |
50 à 74 % | Rein 63 % | Rein 64 % |
Os 59 % | Os 62 % | |
25 à 49 % |
Langue 33 % |
Langue 45 % |
Intestin grêle 45 % |
Intestin grêle 42 % |
|
|
||
50 à 74 % |
Rein 63 % |
Rein 64 % |
Os 59 % |
Os 62 % |
|
|
||
25 % à ... |
Système nerveux central 20 % |
Système nerveux central 19% |
Poumon 13 % |
Poumon 18 % |
|
Œsophage 11 % |
Œsophage 14 % |
|
Foie 7 % |
Foie 9 % |
|
Pancréas 9% |
Pancréas 7 % |
Cancer chez l’enfant
Les enfants représentent moins de 1 % des cas de cancer; dans les pays
développés, ils sont guéris dans deux tiers des cas.
En France, on dénombre
chaque année:
450 Leucémies
300 Tumeurs cérébrales
190 Lymphomes
En général, on observe plutôt des tumeurs embryonnaires les premières années de
la vie, et des sarcomes osseux et des tissus mous chez les grands enfants.
Facteurs de risque
Il existe de nombreux facteurs prédisposant au cancer: ils sont appelés
cancérigènes, carcinogènes ou cancérogènes. L’étude de ces facteurs s’appelle la
cancérogenèse.
Ils peuvent être:
-
Génétiques, c’est-à-dire avoir une composante héréditaire (cas de certains
cancers du sein) ;
-
Environnementaux :
1- Fumée industrielle, souvent assimilée à de la pollution
2-
Pollution: son rôle exact est difficile à préciser ;
3-
Alimentation: l’obésité favorise de nombreux cancers. La consommation régulière
de fruits et légumes diminue le risque de nombreux cancers. L’alcool favorise
les cancers de la gorge et du foie ;
photo rapprochée de la peau humaine
4-
Radiations (sans oublier le rôle du soleil: il est donc important d’utiliser
correctement les crèmes solaires lors d’une exposition prolongée au soleil car
cela augmente considérablement le risque de cancers de la peau) à cause des
ultraviolets ;
5- Tabac blond type virginie
Il faut noter le rôle particulier du tabac qui est un facteur de risques
important pour différents cancers.
Selon le dernier rapport 2007 de la Faculté de médecine, le tabac reste la
principale cause de cancer. Vient ensuite l’alcool. Les autres causes sont
l’insuffisance d’exercice physique, puis les expositions professionnelles et les
traitements hormonaux de la ménopause de la femme. Seulement 1% des décès sont
liés à la pollution. Finalement, 50% des origines du cancer demeurent encore
inexpliquées.
Génétique et cancer
Les cancers sont des pathologies génétiques; c’est-à-dire qu’ils ont pour
origine une modification quantitative et/ou qualitative de nos gènes.
Comme il s’agit d’altérations génétiques somatiques qui ne sont présentes que
dans le tissu malade, la plupart des cancers ne sont donc pas héréditaires.
Les cancers familiaux (10% des cancers humains) sont associés à une altération
constitutionnelle (ou germinale) d’un gène. Cette altération est donc présente
dans toutes les cellules de notre organisme.
Il y a deux grandes catégories de gènes associés aux pathologies cancéreuses:
les gènes suppresseurs de tumeurs et les gènes de réparation de l’ADN.
La première catégorie comprend les gènes suppresseurs de tumeurs qui sont des
régulateurs négatifs de la prolifération cellulaire (les freins). Les deux
copies de ces gènes sont inactivées dans les cancers.
La deuxième catégorie correspond aux gènes des multiples systèmes de réparation
qui sont capables de détecter et de réparer les lésions de l’ADN qui ont modifié
les gènes suppresseurs de tumeur. Ces systèmes de réparation sont également
inactivés dans les cellules cancéreuses.
Contre le cancer: faites du sport!
Une demi-heure d’activité physique chaque jour réduit les risques de tumeurs, en
particulier du côlon et du sein.
Depuis plusieurs années, on évoque les liens entre activité physique et
protection vis-à-vis du cancer. A l’occasion d’Eurocancer, le Dr Christine
Friedenreich a ainsi compilé les données de 180 études épidémiologiques. Toutes
témoignent chez les plus "sportifs" d’une réduction du risque "convaincante"
pour le cancer du côlon et du sein, "probable" pour le cancer de la prostate et
"possible" pour le cancer du poumon.
Parallèlement, l’excès de poids est relié à une augmentation du risque de cancer
du côlon, du sein chez les femmes, de l’endomètre, du rein et de l’oesophage.
Mais dans ces recherches, l’activité physique des patients cancéreux est avant
tout basée sur leur mémoire: "Pratiquiez-vous régulièrement une activité
physique?", "A quelle fréquence?"… A l’inverse, l’étude Epic a noté chez près de
50 000 européens de 35 à 70 ans en bonne santé différents paramètres (dont
l’activité physique) pendant plus de 7 ans.
cancer du côlon
Les habitudes des patients qui ont développé un cancer sont comparées à celles
des patients indemnes. Ces études prospectives sont considérées comme plus
fiables mais elles nécessitent de plus larges effectifs et plus de temps.
Présentés dans le cadre du congrès européen sur le cancer Eurocancer 2005, les
très sérieux résultats d’Epic sont surprenants à plus d’un titre!
Sources: Conférence de presse Eurocancer 2005 (21-23 juin 2005)
Eurocancer 2005, John Libbey Eurotext, pp. 203-214
Détecter des cancers grâce à un simple
test de l’haleine
Une équipe internationale a mis au point un test rapide, rappelant un alcootest,
qui permettrait de détecter très tôt la présence d’une tumeur.
Le test n’est qu’à un stade expérimental, mais les résultats prometteurs déjà
évoqués il y a un an par les chercheurs de l’Institut technologique Technion
d’Israël semblent se confirmer. Selon une étude publiée cette semaine dans le
British Journal of Cancer, des scientifiques sont parvenus à différencier des
patients cancéreux de patients sains en analysant leur haleine, grâce à un
procédé rapide, non-douloureux et potentiellement peu coûteux.
Repérer et identifier les tumeurs
L’analyse de l’haleine pour détecter un cancer repose sur un constat: quand une
tumeur grossit, la surface des cellules cancéreuses dégage des composés
organiques volatiles spécifiques, que l’on peut retrouver dans le souffle.
Des chercheurs travaillant à un «nez électronique» ont découvert des détecteurs,
comprenant notamment des nanoparticules d’or, capables d’identifier ces éléments
chimiques. Ils sont non seulement capables de détecter la présence d’un cancer,
mais aussi déterminer s’il s’agit d’un cancer colorectal, du sein, de la
prostate ou du poumon.
Ces quatre cancers sont les plus courants enregistrés chez les hommes et femmes
confondus et sont responsables de 60% de la mortalité chez les cancéreux.
L’expérience dont il est question dans le BJC a été menée auprès de 177
volontaires, âgés de 20 à 75 ans. Les patients atteints d’un cancer étaient
soumis au test juste après avoir été diagnostiqués selon les techniques
traditionnelles, et avant de commencer tout traitement. L’âge du patient, son
sexe ou son mode de vie (tabagisme par exemple), qui peuvent modifier la chimie
à l’intérieur de la bouche, n’ont pas eu d’impact sur les résultats.
«Si ces résultats sont confirmés par des études cliniques de plus grande
envergure, cette nouvelle technologie pourrait devenir un outil simple pour
diagnostiquer tôt un cancer, à l’instar de l’imagerie médicale», affirme le Pr
Abraham Kuten, l’un des auteurs de l’étude. Or, plus un cancer est détecté
rapidement, plus les chances de guérison sont fortes. Il est notamment important
de le repérer avant que les cellules cancéreuses ne passent dans le système
sanguin ou lymphatique, entraînant un risque de métastases. Outre sa fonction
d’aide au diagnostic, ce test pourrait également «permettre de mesurer
facilement l’efficacité d’un traitement et de détecter les rechutes
éventuelles», poursuit le Pr Kuten.
Encore des années de travail
Les recherches permettraient d’ores et déjà de commercialiser un test permettant
de savoir si une personne souffre d’un cancer ou pas, explique au figaro.fr le
Dr Hossam Haick, un autre auteur de l’étude. Ce genre de test pourrait être
utile, par exemple, à des médecins généralistes. Toutefois, les chercheurs
préfèrent aller plus loin et développer un outil destiné aux hôpitaux. Celui-ci
pourrait non seulement localiser la tumeur (dans le sein, dans le colon, dans
les poumons...) mais aussi identifier précisément de quelle forme de cancer il
s’agit. «Pour y parvenir, il nous reste encore plusieurs années de travail, sans
compter que le test devra ensuite obtenir l’autorisation des autorités
sanitaires avant d’être mis sur le marché».
Le Dr Haick reconnaît que les hôpitaux ont déjà à leur disposition des méthodes
très fiables pour détecter des cancers (mammographie, coloscopie…).
«Mais celles-ci sont plus coûteuses, plus longues, et parfois inconfortables.
Avec les méthodes actuelles, il faut souvent compter entre 4 jours et 4 semaines
pour obtenir les résultats des analyses. Notre test permet d’obtenir un résultat
en moins d’une heure, sans douleur.»
En outre, il ne nécessite pas de personnel très qualifié et son prix pourrait
tourner autour de 10 dollars. Le chercheur israélien indique toutefois n’avoir
pas encore eu de contacts avec l’industrie en vue d’une commercialisation.
Le Dr Lesley Walker, de la fondation Cancer Research UK, à qui appartient le
BJC, rappelle toutefois «qu’il s’agit d’une petite étude, encore à un stade peu
avancé et qu’il faudra beaucoup de recherches avant la commercialisation de ce
produit».